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Ses diverses appellations

La nigelle est aussi appelée « cumin noir », « Nigella Sativa » en latin, les Indiens l’appellent « kalonji » et les Perses « shûnîz » (Iran). Chez les Arabes, son nom diffère d’un pays à un autre, en Egypte et en Syrie, c’est « habat al-baraka» (la graine de la bénédiction)  et « al-bashma », en Algérie : « al-sanûdj » et au Yémen : « al-kammûn al-aswad » (le cumin noir) ou « al-qahta ». Le prophète l’avait nommée : « al-habba al-sawda » (la graine noire).

Sa composition

Selon l’article de Hans Wagner, la graine noire contient plus de cent composants qui lui confèrent cet effet miraculeux. Elle contient du phosphate, du fer, du phosphore, du calcium, du sodium et du potassium. C'est une source riche d’acides gras insaturés qui contient environ 35% de lipides, 21% de protides et 38% d’hydrates de carbone. Les essences qui forment son pouvoir (La Nigellone et le thymoquinon) sont de véritables antihistaminiques, antioxydants, anti-infectieux et elles ont un effet de dilatation des bronches. «Elle renferme, dit-il, des antibiotiques pouvant détruire tout virus, microbe ou bactérie, du carotène au pouvoir anti-cancéreux, des hormones sexuelles fertilisantes et excitantes ; elle possède également le pouvoir de faciliter l'élimination d'urines, elle renferme des enzymes anti-acides, des calmants mais aussi des éléments stimulant le développement de l'intelligence.» (Hans Wagner, Les Vertus de la Graine de Nigelle : de la Sunna à la science moderne.)

La graine de nigelle dans la médecine d’antan

1. On dit que les vertus de la « graine de nigelle » étaient connues depuis l’Antiquité. Cette graine aurait été couramment utilisée par les Egyptiens (La véritable "huile des Pharaons" est obtenue par pression à froid de graine de Nigelle. Une fiole de cette huile précieuse a été retrouvée dans la tombe de Toutankhamon), les Chinois (Elle est employée en médecine chinoise comme antibiotique naturel) , les Indous, les Grecs et les Romains. Elle est considérée comme une plante médicinale majeure depuis plus de 3000 ans.

2. Au début de l’ère chrétienne, les éminents médecins grecs Dioskoridês (Dioscoride) et Galénos (Galien) avaient noté plusieurs de ses bienfaits et préconisé plusieurs recettes à base de cette graine. L’imam Qâdî ‘Iyyâd (m.544H, 1149) dit dans son exégèse de « sahîh Muslim »  : « Les médecins attribuent à la graine noire beaucoup de vertus, des propriétés étonnantes qui confirment les propos du prophète à son égard. Galien dit qu’elle dissipe le ballonnement et élimine les vers parasites de l’intestin, soit lorsqu’on la mange ou lorsqu’on l’applique sur le ventre ; elle guérit le rhume (ou la grippe) lorsqu’on la fait frire puis qu’on la met dans une serviette et qu’on la sent ; elle guérit l’affection qui engendre des croûtes sur la peau  et enlève les verrues et les taches noires ; elle libère les menstrues lorsqu’elles sont bloquées ; elle soulage du mal de tête lorsqu’on l’applique sur le front ; elle enlève les pustules et la gale ; elle guérit les tumeurs pituitaires lorsqu’on la mélange au vinaigre ; elle est efficace contre l’eau qui atteint l’œil  lorsqu’on l’écrase, qu’on la mélange à l’huile d’ers puis qu’on la sent ; elle remédie à la gêne respiratoire  ; on l’utilise en bain de bouche lorsqu’on a mal aux dents ; elle favorise l’écoulement de l’urine et du lait de la nourrice, elle est efficace contre la morsure des tarentules  et chasse les insectes lorsqu’on en fait des exhalations. »  

3. Puis au Moyen-Âge, d’éminents médecins et pharmacologues musulmans se sont intéressés à cette graine ; ils ont d’abord corroboré les résultats de leurs devanciers, puis développé encore plus les recherches.  C’est ainsi qu’on trouve dans les ouvrages d’Ibn Sînâ (Avicenne) (m.428H, 1037), Ibn Baytâr (m.646H, 1248) ou encore Dâwûd al-Antâkî (m.1008H, 1600) tout un chapitre lui étant consacré.